La solution au problème énergétique ?

Publié le par Patrice

tours Petronas Dans une de mes lectures d'anticipation (Les monades urbaines, de Robert Silverberg), une vision très intéressante de l'évolution de nos sociétés modernes est présentée: les habitants de la Terre, urbains à quasi-100% sont exclusivement enfermés dans de gigantesques gratte-ciels, regroupant les fonctions de logement, de lieux de travail et de loisirs.
Tout autour, uniquement des champs cultivés par des agriculteurs aux moeurs un peu arriérées, réparant des robots-cultivateurs motorisés.

Finis les déplacements ruineux en temps et en énergie (combien coûte un litre d'essence, déjà?) pour se rendre à son bureau, aller chercher les enfants à l'école, faire ses courses, se payer une toile, etc.
Le raisonnement est le suivant:
- les humains sont confinés en super-structures multi-usages
- plus de transports en dehors de ces monades urbaines, sinon pour le ravitaillement (automatique)
- donc optimisation du chauffage, de la climatisation, de la production d'énergie en général (industries et consommateurs)
On arrive, au final, à faire une belle économie d'énergie, tout en émettant moins de gaz à effet de serre: le développement durable!

Et bien, ce n'est peut-être plus de la S-F: la prochaine tour Signal à la défense sera construite sur ce modèle (logements/bureaux/hôtels/restaurants). Livraison prévue: 2015.

Le principe est donc de rationaliser à l'extrême les dépenses énergétiques, en allant à l'encontre de notre mode de vie actuel.
Pour rappel, la tendance est aujourd'hui de laisser s'étaler les habitations privés individuelles de plus en plus loin des centres urbains, des commodités comme les transports en communs, les services publics, et accessoirement des lieux de travail.
Par choix ou par nécessité, nombreux sont ceux qui s'installent au calme, à la verdure, loin des centres-villes chers et surpeuplés, des embouteillages, quitte à s'éloigner des réseaux ferrés pourtant bien pratiques pour se rendre au travail.
Ce mode de vie pose au moins deux problèmes de consommation d'énergie:
- les habitants de maisons individuelles consomment bien plus que ceux qui sont en immeubles (notamment en chauffage),
- éparpillés géographiquement, ils utilisent davantage leurs véhicules individuels, et donc consomment plus qu'en utilisant les transports en commun.
En effet, en s'étalant ainsi dans toutes les directions, la population ne peut plus être facilement drainée par les transports en communs rapides (RER, métros, trams), qu'on ne peut pas déployer avec la même efficacité. Mais ce n'est pas grave, puisque tout le monde à une voiture, que l'essence n'est pas chère, et pollue peu !

Dans la France des années 60, le secteur des transports ne représentait que 5% des émissions de CO2, alors qu'aujourd'hui, il dépasse les 27% (Source: CITEPA - Emissions dans l’air – Données annuelles nationales - GES – CO2 - mai 2006).

Alors, la monade urbaine serait-elle la solution? Faut-il vivre les uns sur les autres pour consommer moins d'énergie? Dans l'absolu, oui, mais il me semble que l'être humain n'est pas vraiment fait pour ce mode de vie: je vous laisse lire cet intéressant roman de Robert Silverberg, où d'autres thèmes de société sont aussi abordés.

Publié dans Société

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